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quinta-feira, 23 de abril de 2015

Saint Charlemagne, défenseur et humble auxiliaire de la Sainte Église de Dieu

Charlemagne est la plus brillante illustration de l'histoire de France. Le trait caractéristique de la royauté de ce prince et son plus beau titre de gloire, c'est qu'il a toujours fait servir sa puissance à l'extension du règne de Jésus Christ sur la terre. Tous les actes de sa vie, ses guerres au dehors, sa législation au dedans, sont inspirés par cette grande idée; conquérant, administrateur, savant et propagateur de la science, homme privé, il est toujours fidèle au titre glorieux qu'il aime à mettre en tête de ses actes et de ses capitulaires : Défenseur dévoué et humbe auxiliaire de la sainte Église de Dieu. Aussi est-il le type le plus accompli du monarque chrétien.

La grande figure de Charlemagne éclaire le VIIIe et le IXe siècle. Il avait 27 ans lorsqu'il succéda à Pépin le Bref pour le gouvernement d'une partie de la Gaule, et il en avait à peine 30 quand la mort de son frère Carloman le laissa seul maître du royaume. Le jeune monarque était entouré d'ennemis qu'il vainquit successivement avec un rare bonheur.

Son règne s'ouvre par la guerre de Saxe. Après trente trois ans de luttes nombreuses où Charlemagne avait toujours le dessus, les Saxons posèrent enfin les armes et reçurent par l'entremise de leur vainqueur le double bienfait de la foi et de la civilisation.

Dans les intervalles de cette longue guerre, Charlemagne fit plusieurs expéditions en Italie où l'appelait le souverain pontife Adrien 1er, persécuté par le roi des Lombards. Il anéantit la domination lombarde et confirma en les augmentant les donations de Pépin au Saint Siège.

Il porta aussi ses armes victorieuses en Espagne où les Chrétiens gémissaient sous le joug des Maures. Cette expedition fut marquée par une défaite. Après avoir conquis le pays jusqu'à l'Ebre, Charlemagne revenait dans ses Etats, lorsque son arrière garde fut battue à Roncevaux; elle était commandée par le fameux paladin Roland, son neveu, qui y fut tué et que la légende et la poésie du temps ont immortalisé.

Toutes les autres expéditions de Charlemagne, quoique moins importantes, avaient été également heureuses et avaient eu pour but d'assurer la propagation de, la foi chez les peuples barbares ; son sceptre régissait la Gaule, l'Allemagne, l'Italie et la plus grande partie de l'Espagne ; il était réellement le chef de toutes les nations chrétiennes, et les souverains infidèles eux-mêmes recherchaient son alliance et s'en faisaient gloire; aussi le pape saint Léon III voulut-il proclamer en sa personne la restauration de l'empire d'Occident, qui allait devenir le Saint Empire Romain.

Le jour de Noël de l'an 800, pendant que Charlemagne, appelé à Rome pour combattre encore les ennemis du Saint Siège, assistait à la messe pontificale dans l'église des saints Apôtres, le Pape lui posa sur la tête le diadème des Césars, aux acclamations multipliées de la foule. Après, cette imposante cérémonie, Charles se fit prêter par ses sujets un nouveau serment de fidélité, mais il avait auparavant renouvelé le sien en ses termes solennels: « Au nom du Christ, devant Dieu et le bienheureux Pierre apôtre, je jure et je promets que je serai le protecteur et le défenseur de cette sainte Eglise romaine dans toutes ses nécessités, autant que je serai aidé par le secours divin et selon que je le saurai et pourrai ».

A partir de ce moment, Charlemagne s'occupa surtout de donner des lois à son puissant empire. Il n'avait, du reste, jamais négligé ce soin. Des assemblées générales de la nation se tenaient fréquemment: il s'y montrait accessible à tous, accueillant les demandes de la foule; les grands et les évêques, réunis en conseil, recevaient de lui ses communications et lui transmettaient leurs avis ; il décidait enfin et dictait ses lois ou capitulaires. Des magistrats locaux étaient chargés de les faire observer, de maintenir l'ordre, de rendre la justice; ils étaient eux mêmes contrôlés par les envoyés royaux, missi dominici, qui parcouraient chaque année le. royaume avec la charge de réformer les abus et d'en instruire l'empereur. Celui-ci surveillait tout et se rendait compte de tout de son palais d'Aix-la-Chapelle qu'il avait choisi comme capitale de son empire. On remarque, dans les capitulaires, que le grand empereur se préoccupe constamment de faire observer les règles ecclésiastiques; non seulement il respecte les droits de l'Eglise, mais encore il cherche à favoriser de tout son pouvoir l'action et le maintien de sa discipline.

« Dieu, disent les chroniques du temps, donna à Charlemagne une sagesse incomparable et un amour de la.science qui fut la passion de toute sa vie. » Son règne fut une époque de renaissance pour les lettres, les sciences et les arts. Il mit le plus grand soin à s'entourer de savants illustres, parmi lesquels le moine saxon Alcuin tient la première place. Charlemagne était vraiment savant: il parlait le latin et entendit le grec, il avait des notions précises de la doctrine théologique, il était doué d'une éloquence forte et l'on trouve dans toute ses lettres l'empreinte de son grand génie. Il s'efforçait  de propager l'instruction et il voulait que la science fut accessible à tous ses sujets. Il ordonna dans un de ses capitulaires que des écoles seraient instituées près de tous les évêchés et des monastères; le curé de chaque paroisse devait apprendre gratuitement la lecture aux enfants. Préoccupé surtout de l'éducation chrétienne de son peuple, il s'occupa activement du chant et de la musique sacrée: il introduisit dans toutes les églises de la Gaule et de la Germanie le beau chant grégorien, dont il avait fait étudier les règles à Rome même par des clercs, envoyés à cet effet dans la capitale du monde chrétien.

Ce grand conquérant, ce sage législateur était un fils affectueux, un bon père, un ami tendre. Il entoura d'honneurs et de soins sa mère Bertrade jusqu'au jour où elle mourut doucement entre ses bras. Il aimait à voir les princesses ses filles, rangées sous la garde de leur aïeule et s'occupant soit à filer, au fuseau, soit à travailler la laine ; car s'il veillait attentivement à leurs progrès dans les études libérales, il désirait aussi les voir se familiariser avec les ouvrages de leur sexe, et il ne redoutait rien tant pour elles que l'oisiveté, mère de tous les vices. « Le monarque était, dit Eginhard, facile à contracter des amitiés et très constant à les conserver ». Cette tendresse de coeur se révèle d'une manière particulièrement touchante dans sa correspondance avec le pape Adrien 1er.

Inutile d'ajouter que toute la vie Charlemagne fut une vie profondément chrétienne et réglée par les maximes de l'Evangile. Simple dans ses repas, scrupuleusement observateur des lois de l'Eglise, il aimait à prolonger sa prière même aux dépens du repos de la nuit; il portait presque habituellement un cilice sous ses habits royaux, et faisait d'abondantes aumônes aux pauvres, aux pèlerins, aux monastères qu'il avait fait bâtir.

Les dernières années du grand empereur furent attristées par les vides nombreux que la mort fit à son foyer, et par la première apparition des Normands, funeste présage des maux dont son empire était menacé. Il mourut à l'âge de 72 ans,dans son palais d'Aix-la-Chapelle qu'il avait fondée. On plaça un évangile d'or entre ses mains, une épée d'or à son côté, et devant lui le sceptre et le bouclier d'or bénits par le pape saint Léon III. Son corps fut paré des vêtements impériaux, au-dessous desquels on plaça son cilice dont il avait coutume de se servir. L'on mit sur lui la besace dorée qu'il portait quand il allait à Rome, comme l’insigne des pèlerins.

Charlemagne avait eu pour mission de grouper, de convertir, de fixer au sol les peuples barbares. Son empire n'a pu être durable, il est vrai; mais quand, par son démembrement, s'est brisée l'unité politique,l’unité religieuse était fondée: la chrétienté est née de l'empire chrétien.

La fête de Charlemagne est célébrée dans presque tous les diocèses d'Allemagne, avec l'assentiment tacite de l'Eglise; depuis le XIIe siècle. En France aussi, ce grand empereur était généralement honoré avant l'invasion du protestantisme. L'Université de Paris le reprit pour son patron au XVle siècle. La Saint Charlemagne, célébrée le 28 janvier, devint ainsi la fête des écoles.

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